Tuesday, October 1, 2013

FAUT IL SUIVRE LES RABBANIM POUR ELECTIONS?

Yechivat Ateret Yerouchalayim

Sous la haute direction du

Rav Chlomo Aviner Chlit"a

  

Le vote et les Rabbanim

– par le Rav Chlomo Aviner chelita – traduction d'une intervention sur le site "Sirouguim" –

 

    Dans la perspective des élections municipales, il faut savoir que tout votant est comme un membre d'un tribunal. Et par conséquent il lui est interdit se laisser dicter son choix par des Rabbanim, et encore moins de se laisser influencer par les promesses de mériter le Gan Éden s'il vote pour tel parti. Quant aux prises de position des Rabbanim, "Tu dois les écouter, mais en fin de compte tu dois décider en fonction des arguments que tu trouves justifiés selon ton propre jugement".

***

    Q : Jusqu'à quel point le citoyen doté du droit de vote doit-il tenir compte de l'avis des Rabbanim quand il va voter ? Faut-il voter pour un certain candidat ou un certain parti parce-qu'un Rav a dit qu'il fallait voter pour lui ?

    R : Il est écrit par les décisionnaires, le Hatam Sofer entre autres, qu'un collège électoral est comme un Beth Din, comme un tribunal comprenant de très nombreux membres qui doit juger d'une affaire importante, une affaire qui aura des retombées multiples et de lourdes conséquences.

    Dans ce Beth Din-là il y a des personnages importants, il y a de grands Rabbanim, et aussi des gens simples. Mais les gens simples en sont membres à part entière, et quiconque fait partie du tribunal n'est pas autorisé à annuler son opinion devant quelqu'un d'autre, car alors on n'a pas besoin de lui ! Il doit donc dire ce qu'il pense. Bien sûr il doit écouter l'avis des autres, et il peut se laisser convaincre, mais au bout du compte il doit donner son avis à lui. 

    Dans les jugements pour les affaires de meurtre [selon la Thora], afin d'éviter qu'aucun juge ne soit influencé on commence [le tour de table] obligatoirement par le juge le plus novice, et ensuite seulement on demande l'avis du plus compétent. Pour la même raison, on ne fait pas siéger au tribunal un père ensemble avec son fils, ni un rav avec son élève, parce-qu'un élève pense comme son maître et c'est alors comme s'il n'était pas là, et comme s'il y avait désormais moins que les 23 juges requis. La Guémara demande à ce propos comment Rav Houna et Rav Hisda ont pu sièger ensemble alors que le second était l'élève du premier ; et elle répond que malgré cela il pensait de façon indépendante (c'est pourquoi Rachi précise qu'il était "un homme par lui-même").

    De la même manière, quand ont lieu des élections pour la Knesset, pour la ville ou pour toute autre instance, un homme doit juger de ce qui convient selon sa propre compréhension. Et s'il n'arrive pas à se décider, il doit voter blanc. Mais il lui est interdit de dire : "Je n'arrive pas à me décider, alors j'annule mon opinion au profit de celle d'Untel, qui est plus averti que moi" ; car alors c'est comme s'il n'avait pas voté.

    Q : Alors comment les Rabbanim signent-ils des lettres de soutien à des candidats ?

    R : Il est clair que les Rabbanim ont le droit, et même le devoir, d'exprimer leur avis. Ils disent : "Je soutiens Untel pour telle et telle raison."  – Mais, dirai-je, comment le pauvre homme que je suis pourrait-il suivre son propre avis à l'encontre des Rabbanim ? Eh bien non, cela n'a rien à voir, à moi de réfléchir selon mes capacités. Les Rabbanim expriment leur avis à force d'arguments, et il revient à chacun d'acquiescer à ces arguments [ou non].

    Si un homme est qualifié pour aller à l'armée, pour se mettre en danger et donner sa vie, voire pour prendre des décisions qui peuvent mettre en jeu non seulement sa propre vie, mais aussi la vie des autres, alors il est également qualifié pour exprimer son avis lors des élections aux postes publics. On ne peut pas lui dire : "Tu es bon pour aller au combat, mais tu ne l'es pas pour dire qui à ton avis convient à telle fonction de responsabilité".

    Q : Alors, si un Rav dit : "Votez pour tel candidat", faut-il l'écouter ou non ?

    R : Il faut l'écouter, mais en fin de compte il faut décider selon les arguments qu'on estime justifiés selon son propre jugement.

    Q : Et comment faire cette évaluation ?

    R : Quand j'élis un homme pour une fonction donnée, je ne dois pas le choisir en fonction de mon intérêt personnel. Ce serait comme accepter un pot-de-vin, de dire  que [parce-qu'il me promet des avantages] celui-là est le meilleur et doit être placé devant les autres. Je dois décider qui sera le meilleur pour la ville [et non pour moi-même]. Bien-entendu il peut y avoir des conflits, par exemple entre ce qui est bon pour la ville et ce qui est bon pour l'état, c'est légitime ; mais [pour faire mon choix] je ne dois pas partir de ce qui est bon pour moi, mais de ce qui est bon pour la fonction en question. J'ai le droit de penser que mon parti est le meilleur au monde pour le Klal Israël, c'est légitime ; mais si je choisis selon mon intérêt personnel, ce n'est pas correct.

    Q : Et que dire des affirmations de Rabbanim qui promettent aux électeurs le Gan Éden s'ils votent pour un certain parti, et l'enfer s'ils votent pour un parti différent ?

    R : Ce n'est évidemment pas correct. Moïse notre maître a promis le Gan Éden à ceux qui accompliront les mitsvot et qui se conduiront comme il faut. Quel que soit le parti pour lequel ils votent, la promesse de Moïse tient toujours...

 

 

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