Monday, July 16, 2012

COMMENT UN JEUNE ENFANT JUIF EST DEVENU LA MASCOTTE DES SS

On croirait entendre un conte de fées. Mais la vérité sur le début de la vie de M. Kurzem était en réalité, bien plus extraordinaire et si brutalement choquante, qu'il l'avait effacée de sa mémoire. 
La réalité était qu'a cinq ans, il avait été témoin du massacre de ses compatriotes villageois juifs, parmi eux son frère, encore bébé, sa mère et sa sœur. Alex Kurzem s'était échappé dans les bois environnants, où il survécut en braconnant et en volant les vêtements des cadavres, jusqu'à ce qu'il soit trouvé et remis à la police lettone, qui « l'adopta» comme mascotte. 

Lorsque le bataillon fut converti en unité nazie SS, on lui fit un uniforme miniature fait sur mesure, avec les insignes SS, et un manteau long en cuir noir, et un pistolet. Il fut paradé pour les actualités et les journaux comme ''le plus jeune Nazi du Reich '', et fut transporté sur le front russe avec son régiment. 

Il fut témoin là-bas des pires atrocités. Il vit des viols, le meurtre et les massacres de Juifs, et une fois fut même contraint de faire feu avec son pistolet sur un adolescent juif capturé par les soldats, pendant que son unité se déchaînait à travers le pays. Une autre fois, il dut assister au massacre de 1.600 Juifs qui avaient été parqués dans une synagogue de Slonim. 

Son commandant était Karlis Lobe, un letton Nazi tristement célèbre pour le massacre de dizaines de milliers de juifs.

Pendant tout ce temps, le jeune Kurzem tenta désespérément de cacher un secret qui aurait signifié une mort certaine pour lui: lui aussi était Juif. Il voyait atrocité après atrocité, mais ne devait montrer aucune compassion pour ceux de son peuple. 

Son commandant était Karlis Lobe, un letton Nazi tristement célèbre pour le massacre de dizaines de milliers de juifs. M. Kurzem soupçonne son unité était responsable du massacre de sa famille. 
Pourtant, quand la guerre fut terminée l'enfant n'eut pas d'autre choix que de défendre Lobe, l'homme qui avait sadiquement assassiné tant de compatriotes de Kurzem l'avait aussi protégé et a assuré sa survie alors qu'autour de lui les Juifs mouraient dans des massacres, dans les camps de concentration et dans les chambres à gaz. 

Aujourd'hui, M. Kurzem est un homme aux cheveux gris. Il croit avoir 72 ans, mais est incertain de son âge exact. Son visage ridé et son expression douloureuse témoignent de son passé torturé. 

Jusqu'il y a dix ans, il a jalousement gardé son secret. Mais une nuit de l'année 1997, incapable de vivre plus longtemps avec ses cauchemars et ses souvenirs morcelés, il a commencé à raconter sa véritable histoire à son fils Mark. 

LE MASSACRE 

Kurzem, bien sûr, n'est pas le vrai nom d'Alex, mais celui qui lui avait été attribué par les soldats. Il sait maintenant qu'il est né Ilya Galperin. Son premier souvenir remonte au 21 Octobre 1941, le jour où sa famille a été massacrée. La veille, son père et les autres hommes du village avaient été fusillés. 
Cette nuit-là deux soldats avaient fait irruption et battu sa mère. Une fois qu'ils furent partis, la laissant ensanglantée et meurtrie, elle dit à son fils aîné: «Nous allons tous mourir demain." Elle savait que le massacre des femmes et enfants juifs aurait lieu le lendemain matin.  

Il vit des femmes et des enfants, pleurant de terreur, alignés devant des fosses nouvellement creusée.

Elle lui dit d'être brave et de l'aider avec son frère et sa sœur. Cette nuit-là le jeune garçon se réveilla en sursaut en se disant: "Je ne veux pas mourir".Il s'enfuit en pyjama, trébuchant dans des fosses remplies de corps des juifs fusillés la veille. Au matin, il fut réveillé par des cris. De l'arbre dans lequel il était caché, il vit des femmes et des enfants, pleurant de terreur, alignés devant des fosses nouvellement creusée. 

«Si seulement je n'avais pas regardé», dit doucement M. Kurzem. Mais il regarda. Face à lui il vit sa mère et ses frères parmi ceux qui attendaient d'être abattu. «J'ai vu des soldats qui forçaient les gens à descendre la colline avec leurs baïonnettes. Ensuite, j'ai vu ma famille. Je voulais crier. Je voulais aller vers eux, mais je ne pouvais pas. Les soldats ont tué ma mère d'une balle. Puis ils ont planté leurs baïonnettes dans mon frère et ma sœur. J'ai dû me mordre les mains pour m'empêcher de crier. » 

Quand il évoque la mort de sa famille, Kurzem pâlit et ses mains tremblent. «Les gens m'ont demandé pourquoi je n'ai pas pris mon frère et ma sœur avec moi lorsque je fuyais, mais je n'avais aucune idée d'où j'allais. J'étais moi-même un enfant. Ensuite, les voir se faire assassiner. Je ne voulais pas regarder, mais je ne pouvais pas détourner mon regard. Je sentais que je le devais à ma mère. Si elle pouvait supporter d'endurer cela, alors sûrement que je devais supporter de regarder, et être avec elle dans mon cœur. " 

Kurzem resta dans les bois pendant environ neuf mois. Il a mangeait des baies et dépouilla un soldat mort de son manteau. "Ce qui m'a le plus marqué c'était le froid terrible et la faim constante. Et d'être tellement seul», se souvient-il.
 
UN AIR « ARYEN » 

Le 12 Juillet 1942, il fut trouvé par un autochtone qui n'était pas Juif et remis aux soldats lettons.

«Je ne sais pas pourquoi il m'a sauvé et protégé »

Aligné avec d'autres pour être fusillé, il savait qu'il devait saisir la première opportunité. Pendant que les autres attendaient recroquevillés, il courut vers les soldats, et se mit à mendier à genoux pour du pain. Ses pitreries les amusait et l'un d'entre eux, un sergent Kulis, eut pitié de lui et l'entraîna hors du rang. Il entreprit de nettoyer le petit garçon et le baigna. Quand il vit Kurzem nu, il vit qu'il avait été circoncis et a réalisa que bien que l'enfant avait des cheveux blonds et des traits "aryens", il était Juif. 

«Je ne sais pas pourquoi il m'a sauvé et protégé », dit M. Kurzem. "Mais il l'a fait. Il m'avait prévenu de ne le faire savoir à personne, ou ce serait la mort certaine pour nous deux."
 
Peu après, le petit garçon qui avait maintenant environ six ans, devint la célèbre mascotte des SS lettons.Il avait été paradé dans son uniforme devant le Führer, filmé gardant des enfants allemands ("Moi, un Juif !S'ils avaient su !» dit-il, incrédule) et finalement emmené sur le front russe. 

"Je détestait la brutalité des soldats, leur inhumanité. Mais je ne nie pas que, comme un petit garçon, j'aimais par moments être le centre de leur attention. Je le faisais pour survivre. Pour leur plaire. Mais je tramblais qu'ils découvrent ma véritable identité et qu'ils me fusillent à cause de ma religion."
 
Au front, il fut témoin du massacre abominable dans lequel 1600 Juifs de Slonim furent brûlés vifs. «Les soldats poussèrent les gens dans la synagogue, puis ils en ont barricadé les portes et les fenêtres avec des planches de bois. Ils posèrent des fagots brulants contre le bâtiment et il prit feu en un éclair. Les flammes se propagaient rapidement et de terribles cris d'agonie ont commencé. Des femmes et des enfants s'éçhappaient, couraient sur la route en flammes. Personne ne les a aidés, ils ont brûlé là où ils sont tombés. " 

J'en avais entendu assez pour savoir qu'ils allaient au désespoir et à la mort.

Une autre fois, les soldats utilisèrent le jeune garçon pour attirer les filles de la région à leur camp où ils les battirent et les violèrent sauvagement. Et quand l'unité fut utilisée pour rassembler les Juifs aux wagons à bestiaux qui les transporteraient vers les camps de la mort, Kurzem, resplendissant dans son uniforme, se vit confier la tâche de distribuer des tablettes de chocolat pour les attirer à l'intérieur. 
«Ils souriaent, ils ont pensaient que c'était par gentillesse. Je ne sais pas où ces trains allaient mais j'en avais entendu assez pour savoir qu'ils allaient au désespoir et à la mort." 

En 1944, quand le cours de la guerre a commencé à se retourner contre les nazis, Lobe envoya Kurzem vivre dans une famille qui lui intima d'écrire un affidavit pour disculper Lobe. Il reçut rapidement des lettres menaçantes de Juifs qui connaissaient la vérité sur les atrocités que Lobe avait commises.
 
Droit d'auteur: Telegraph.co.uk

 

 

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Flamenco

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