Friday, December 9, 2011

L'UNITE VOILA LE SECRET, RAV AVINER.

L'UNITE, VOILA LE SECRET

 

En Israël, les problèmes ne manquent pas et l'on ne sait plus "où donner de la tête", comme cette mère soudain assaillie de mille tâches différentes, ou ce médecin qui doit s'occuper d'une personne rescapée d'un grave accident et qui ne sait pas par quels soins commencer.

On ne saurait résoudre en un jour tous ces problèmes, si diversifiés et si cruciaux. Cependant, on doit s'atteler au plus urgent, celui de l'unité du peuple, car c'est de lui que découlent tous les autres.

 

Par l'unité, chacun reçoit de tous ce qui lui manque, et les défauts de chacun se fondent dans la collectivité. Mais si, au contraire, on se déchire les uns les autres, alors on gaspille son énergie à se détruire. Après avoir tué au combat le roi Saül, les Philistins ont aussitôt cessé de nous faire la guerre, fait étonnant en apparence et pourtant si simple à expliquer : La mort de ce grand combattant mettait un terme à la querelle qui déchirait sa Maison et celle de David. De nos jours, le remède n'a pas changé : L'unité, qui s'obtient, avant tout, par la reconnaissance et le respect de l'autre, dans ce qu'il a de différent. Le "différent" menace si on cherche à le maîtriser, comportement aux conséquences incalculables ; le second Temple n'a-t-il pas était détruit pas la haine gratuite ?!

 

On a besoin de l'autre en tant que différent car il a des pouvoirs que l'on a pas, et réciproquement. On n'inclut pas en soi la totalité de l'Etre  et même Moïse, le plus accompli de tous les hommes, n'avait pas ce qu'avait notre ancêtre Abraham (cf. Rachi sur Ex. II ; Traité Sanh. 111 a ; "Chémot Rabba", 6, §4).

D'aucuns argueraient que celui qui est différent est nuisible. Oui, s'il se singularise ; mais s'il se fond dans le tout, il disparaît, c'est une question de dosage, "ni trop ni trop peu", comme pour un plat qui doit être épissé comme il faut et mijoter sur un feu convenablement réglé.

D'autres diraient peut-être que la majorité est corrompue. Cette affirmation relève de l'orgueil, comme si celui qui la soutenait était l'unique détenteur de la Vérité et de la Justice, affirmation inacceptable puisque le ne touche pas l'essence mais uniquement un aspect particulier de la personne. Untel, par exemple, n'est pas assez nationaliste ; tel autre, pas assez religieux ; pas assez moral ; pas assez courageux. Mais chacune ne pèche que par un défaut particulier qui se "mélange" avec le tout, état de fait qu'on retrouve en matière de Loi rabbinique où les interdictions se neutralisent mutuellement pour rendre le tout permis (cf. Traité "Zéva'him" 78 a; "'Hokhmat Adam" 51, §31, §32), situation qui a inspiré nos Maîtres dans leur plaidoyer en faveur d'Israël. On pourrait étendre ces considérations à bien d'autres domaines, comme à celui d'une classe, par exemple, où même les paresseux ont leur rôle, puisqu'ils modèrent l'esprit de rivalité d'autres élèves, au domaine psychologique ou, encore, au domaine interrelationnel où un peu de colère a un effet revalorisant parce qu'elle souligne l'importance de ce qu'on prend à cœur.

 

En revanche, si tout le monde souffrait du même manque, que, par exemple, "le monde est empli du crime (des hommes), c'est pourquoi Je (Dieu) vais les détruire" (Gen. VI, 13), comme l'humanité toute entière était gagnée par ce vice, elle ne pouvait plus se guérir. De nos jours, la situation n'a rien de comparable car les vertus et les perversions sont dispersées. Mais lorsque nous serons unis, nous briserons nos ennemis de l'extérieur et résoudrons tous nos problèmes internes. Néanmoins, nous n'entendons pas par-là qu'il faut acquiescer à tout ; on peut être en désaccord si on reste "bons amis" défendre ses idées si on voit, dans l'autre, un frère et un ami objet d'amour. Par sa singularité, chacun travaille à l'avènement du Bien pour tous, puisque chacun est effectivement nécessaire. Dans l'Armée pour reprendre l'exemple du "'Hafets 'Haïm" -, chaque soldat a l'orgueil de son unité ; pourtant, tous sont nécessaires. Ces considérations valent également pour un gouvernement qui regrouperait l'ensemble de l'éventail politique, tous les Juifs, quelles que soient leurs tendance politiques. Quelle serait alors notre puissance ! Dès lors, nous viendrions à bout de toutes les difficultés. Mais, pour cela, il faut faire preuve de maturité. L'unité, voilà notre secret ; il traverse la nation en filigrane. Au célèbre cinq yar, les représentants de celle-ci - qui avaient des opinions diversifiées -, se sont réunis à Tel-Aviv ; là, ils ont proclamé d'un commun accord qu'ils allaient œuvrer ensemble, avec le lourd tribut que cette décision implique, bien moins lord, cependant, que s'ils y avaient renoncé.

En Exil, nous avions perdu le secret de l'unité car nous étions dispersés, géographiquement et idéologiquement, maladie qui nous a passablement éprouvés. Actuellement, cette valeur est une question de vie ou de mort. Grâce à Dieu, nous nous sommes guéris et nous sommes unis ce dont l'Armée atteste au plus haut point -, mais nous devons consolider cette union davantage encore.

 

C'est par l'amour gratuit, disait le Rav Kook, que nous nous construirons, voilà le secret de notre unité.

 

 

 

 

Jerusalem et l'Eternel

http://www.youtube.com/watch?v=3msEDrPW5ic

 

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