Yechivat Ateret Yerouchalayim
Sous la haute direction du
Rav Chlomo Aviner Chlit"a
la Yechiva Ateret Jerusalem recherche traducteur hebreu / francais bénévole
des questions-réponses du Rav Chlomo Aviner - #238
Le "Grand des générations"
– par le Rav Chlomo Aviner chelita – traduction d'un discours en hébreu donné à la Yéchivat Atéret Yérouchalaïm pendant le repas de midi –
Maran Harav Kook n'était pas qu'un Grand de la génération parmi d'autres. Maran Harav Tsvi Yéhouda le définit dans un article publié dans "Nétivot Israël" (1/65) comme "maître de la génération et des générations". Il ajouta dans un sermon de Éloul : « Certains Talmidé Hakhamim sont des 'Grands de la Thora', mais mon père zal était un 'Grand des générations' ». Il y a en effet des 'Grands des générations' : on ne peut pas dire que Rachi était un 'Grand de la génération', mais c'était un 'Grand des générations'. Le Rambam aussi était un 'Grand des générations'. Le Rav Menahem Ouchpizaï, rav de Ramat Gan, dit lui aussi au nom du grand Rav Réouven Katz, rav de Petah Tikva, que notre maître le Rav Kook n'était par un 'Grand de la génération', mais un 'Grand des générations', « et nous doutons que vienne encore un Grand comme lui jusqu'à l'arrivée du Sauveur [à la fin des temps] ».
En quoi était-il un 'Grand des générations' ?
Maran Harav Kook est le 'Grand des générations' de la résurrection nationale. Notre nation s'est levée pour revivre, alors que nous étions en exil depuis deux mille ans. L'exil, c'est la mort. Le prophète Ézéchiel dit : « Hachem me transporta en esprit et me déposa au milieu de la vallée, elle était pleine d'ossements » [37/1], c'était un peuple mort. Le Gaon de Vilna ('Gra') écrit à la fin de sa compilation sur le 'Safra Détsiouta' que les 'ossements dispersés' représentent le pourrissement des os. Ces ossements étaient des Talmidé Hakhamim, et au début ils étaient ensemble. Puis les Talmidé Hakhamim furent dispersés dans tous les exils, ce qui provoqua d'abord un grand affaiblissement, puis un pourrissement. On ne veut pas parler ici des Talmidé Hakhamim en tant que personnes, mais en tant que 'Talmidé Hakhamim du Klal Israël' ['Tout-Israël']. À part quelques exceptions individuelles comme le Rambam et Rachi, on ne trouve pas de cohortes de Talmidé Hakhamim du Klal Israël. Avant l'exil, le prophète Jérémie et le roi Josias formèrent des Talmidé Hakhamim en prévision de l'exil, de sorte qu'ils soient des Talmidé Hakhamim du particulier, et non du Tout-Israël. Ceci est longuement expliqué dans l'introduction du Rav Naftali Tsvi Yéhouda Berlin [le 'Natsiv'], dans son commentaire sur les 'Chéïltot', dans l'introduction de 'Kadmat Émek'.
À présent il faut aller en sens inverse, et faire en sorte que les Talmidé Hakhamim de l'exil, qui savent traiter les problèmes du particulier, deviennent aussi ceux du Klal. C'est ce que Maran Harav Kook est venu enseigner à la génération, et aux générations. Tout ce qui a été dit jusqu'à présent est correct, c'est une Thora authentique et dotée de sainteté, mais il faut lui rajouter un étage, comme l'a écrit Maran dans sa Lettre #378 ['Iguérot'], celle qui est imprimée dans l'introduction de 'Orot Hatechouva' : « Si quelqu'un vient renouveler des concepts élevés concernant la techouva de notre temps », pas de simples détails mais des choses élevées, « et qu'il ne dirige pas ses regards vers la fin dévoilée et vers la lumière du salut resplendissante, alors il ne pourra rien comprendre au caractère vrai de la Thora de vérité ».
Il y a ici une dualité [comme on va maintenant l'expliquer]. Il est écrit dans la Guémara de Chabbat (10a) : « Tout juge qui rend un jugement 'vrai dans sa vérité' ». Tossefot explique sur place : « À l'exclusion d'un jugement 'détourné' ['meroumé'] ». Qu'est-ce cela veut dire ? Cela veut dire que si un juge voit que les témoins sont des menteurs mais qu'il n'arrive pas à le prouver, il doit se déclarer incompétent, et laisser à ceux qui veulent le tromper la possibilité d'aller dans un autre tribunal, avec l'espoir que là-bas les juges réussiront à les confondre. Le Gaon de Vilna ('Gra') explique (dans son commentaire sur Proverbes 22/12) : la vérité a deux composantes [voilà la dualité annoncée], l'une de Thora et l'autre de réalité. Un jugement 'détourné' est une vérité selon la Thora mais non selon la réalité. Quiconque voudrait renouveler des concepts, mais "ne dirigerait pas ses regards vers la fin dévoilée et vers la lumière du salut resplendissante", serait dans la vérité de la Thora sans être dans celle de la réalité. Ce qu'il dit serait exact, mais dans une autre réalité.
[Mais à quoi bon chercher la nouveauté ? La Thora ne nous enseigne-t-elle pas que] le nouveau se trouve déjà dans l'ancien ? [Ainsi, à propos du verset :] « Et si écouter vous écoutez » (Deutéronome 11/13), Rachi nous dit au nom du Sifri : « Si tu écoutes l'ancien, tu entendras le nouveau ». Oui, mais renouveler des concepts élevés ne peut se faire qu'à partir de la fin dévoilée et de la lumière du salut, de ce que nous appelons la 'résurrection de la nation'. Cela peut prendre des dizaines, des centaines, des milliers d'années, personne ne sait faire les calculs de la fin des temps. [Et nous allons voir maintenant que cela aussi est enseigné dans la Thora.]
Maran Harav Kook est le Maître des générations de la Délivrance. [Le prophète annonce :] « Et vous puiserez de l'eau dans la joie des sources du salut » (Isaïe 12/3). Le Targoum traduit : « Vous recevrez dans la joie un enseignement nouveau de l'élite des Justes » - dans une très grande joie. Nous sommes dans la génération de la Délivrance, mais nous sommes égarés car nous ne savons pas comment résoudre les problèmes, et nous sommes en détresse. Mais nous recevons un enseignement nouveau qui correspond aux situations nouvelles, et alors nous nous réjouissons et nous sommes rassurés.
[L'expression] "de l'élite des Justes" – [montre qu'] il y a 'les Justes' et 'l'élite des Justes'. Nous respectons et nous aimons tous les tsadikim, mais il y a des niveaux dans les tsadikim. « Jérusalem n'a été détruite que parce-qu'on a mis en équivalence le petit avec le grand » (Chabbat 119b). Rabbi Israël de Brona ['Mahari Brona'] rendit un jugement sur l'affaire de deux jeunes gens qui avaient bu et festoyé pendant la nuit de Chabbat; ils avaient cité les noms de Rabbanim, l'un d'eux avait dit : « Rav Alef est aussi grand que Rav Beit », et l'autre avait réagi en disant : « [Dieu] distingue entre le saint et le profane ! ». On avait demandé à Mahari Brona si le second devait payer une amende pour avoir manqué de respect à un Talmid Hakham, et il trancha que non, car nous voyons que quand Rabbénou Hakadoch proposa à la veuve de Rabbi Élazar un mariage avec Rabbi Chimon bar Yohaï, elle répondit : « Un instrument dont un saint s'est servi, un profane s'en servirait-il ?! » (Baba Metsia 84a). De là on voit qu'il est permis de faire la comparaison [entre saint et profane au sujet des Talmidé Hakhamim] (Quest/Rép de Mahari Brona §190. Voir aussi Chaddaï Hemed Maarekhet Hachin principe 86).
Rabbi Chimon bar Yohaï ('Rachbi') dit : « J'ai vu ceux qui étaient là-haut et ils étaient peu nombreux. S'ils étaient mille, moi et mon fils étions parmi eux ; s'ils étaient cent, moi et mon fils étions parmi eux ; s'ils étaient deux, c'étaient moi et mon fils » (Soukka 45b). "Il n'y a pas beaucoup de gens là-haut" – il s'agit de la génération des Tanaïm. N'est-ce pas de l'orgueil ? Il est expliqué dans 'Moussar Avikha', dans les chapitres consacrés à l'orgueil, qu'il était obligé de dire cela pour que les gens ne fassent pas de confusion, et pensent que tout le monde était Rachbi. Rachbi dit : « Je peux sauver toute la génération ; si mon fils est avec moi, je peux sauver toutes les générations, jusqu'à la fin des générations ; si Yotam ben Ouziya était avec moi, je pourrais sauver depuis le début des générations jusqu'à la fin de toutes les générations. » Maran Harav Kook a dit de notre maître le Rav Tsvi Yéhouda : « Moi et mon fils... » ('Or Lénétivati' dans l'introduction) ; et Maran Harav Tsvi Yéhouda a dit : « J'ai pris les cahiers de mon père zal qu'il n'avait pas terminés, et là [où il en était] j'ai continué. » Autrement dit, le Rav Kook et le Rav Tsvi Yéhouda sont dans une même continuité.
"L'élite des Justes", ce sont les tsadikim qui sont la source de la Délivrance, ceux qui savent conduire la génération dans les situations de la Délivrance. [Le fait de les distinguer] n'annule rien de ce qui a précédé, mais cela ajoute. Comme l'explique Rachi au début de la parachat Michpatim : "vé-élé" ajoute à ce qui précède, alors que "élé" annule ce qui précède (Voir les Sihot de notre maître le Rav Tsvi Yéhouda – Deutéronome, Nitsavim-Yélekh, section 2, §20. Yom Yérouchalaïm 5732 [1972] §14.
Comment peut-on savoir que c'est le Rav Kook qui est le plus grand ?
Lis ce qu'a écrit Maran Harav sur la Délivrance de la nation, comment opérer la renaissance de la nation, dans le livre 'Orot'. Et lis ce qu'ont écrit les autres. Cela ne te prendra pas beaucoup de temps, car ils n'ont rien écrit, il est le seul à avoir écrit. Il est le seul à avoir écrit une vision complète de la manière dont on relève une nation pour la faire revivre. À l'exception de l'Admour de Satmar, qui a écrit que ce n'est pas une résurrection, ce qui clôt le sujet. Il a écrit des volumes entiers pour démontrer que la nation ne s'est pas relevée pour revivre. C'est comme un malade à qui le médecin dit : "Vous êtes mort". Le malade lui répond : "Mais non, je ne suis pas mort !", et le médecin lui dit : "Si, vous êtes mort... Chalom, yitgadal véyitkadach". Puis le malade rencontre le médecin après deux semaines, et il lui montre qu'effectivement il n'est pas mort. Non seulement il n'est pas mort, mais il court et il joue au football !
Tout ceci est expliqué dans l'article 'Techouva Ouvirour Devarim' ['Réponse et Explications'] du Rav Tsvi Yéhouda. [Et à propos de l'objection citée plus haut, à savoir qu'il est vain de rechercher la nouveauté car, comme le dit Rachi, le "nouveau" se trouve déjà dans l'ancien,] ce qui arrive n'est pas une nouveauté, mais c'est quelque chose d'ancien qu'on a oublié. Comme il est écrit au début de la guémara Méguila (3a) : « On les a oubliées [les mitsvot], et ils [les prophètes] sont venus les rétablir » – rétablir l'ancien qu'on a oublié. Autrefois nous étions une nation. Ce n'est pas complètement oublié, mais c'est "remisé". C'est ce qui est écrit dans l'article 'Lémaalakh Ha-idéot' ['Sur le courant des idées']. Où cela est-il remisé ? – Dans les secrets de la Thora. Comment édifie-t-on un état dans son acception spirituelle ? Cela a été remisé dans le Séfer Hazohar et dans le Ari zal [Rabbi Itzhak Luria], parce-qu'à l'époque ce n'était pas à l'ordre du jour. Si l'on regarde les références citées à la fin de 'Orot', on s'aperçoit qu'elle sont toutes tirées du Zohar et du Ari. Maran Harav Kook a ressorti tout cela de la 'guéniza' ['remise']. Rachbi l'avait remisé, mais Maran Harav Kook a reçu par 'Rouah Hakodech' ['souffle du Saint'] la clé nécessaire pour le faire ressortir du Zohar et du Ari zal. Tout le livre 'Orot' explique comment on édifie un état. Il a traduit les secrets de la Thora dans notre langage habituel. Certes il faut beaucoup d'efforts pour étudier cela et le comprendre en profondeur, mais c'est écrit dans notre langage.
Heureux sommes-nous, qui avons obtenu la renaissance de la nation, ainsi que l'architecte spirituel de la renaissance de la nation !
Piské Chlomo
Tache de graisse sur son vêtement
Q : Si un Talmid Hakham a taché son vêtement au marché en contrôlant les prélèvements de teroumot et maasserot sur des légumes, est-ce considéré comme un "revav" [tache de graisse] honteux selon ce qui est écrit dans la guémara de Chabbat 114a : "Tout Talmid Hakham qui porte une tache de graisse sur son vêtement est passible de mort" ?
R : Non. Car c’est pour le besoin de la mitsva (J’ai eu la chance d’accompagner le Rav pour une visite chez le Grand-Rabbin d’Israël, le Rav David Lau chelita. À la fin de la rencontre, le Rav fit gentiment remarquer au Grand-Rabbin qu’il avait une tache de graisse sur son manteau. Le Grand-Rabbin répondit au Rav qu’il ne l’avait pas vue, mais qu’il savait d’où cela venait, car dans la nuit il avait fait une visite-surprise aux stands du marché pour contrôler le prélèvement des teroumot et maasserot. Dans le même ordre d'idées, alors que les vêtements du Rav Yossef Chalom (‘Grich’) Éliachiv s’étaient salis dans la poussière pendant la recherche du Hamets la veille de Pessah, il dit de ne pas les nettoyer car c’étaient des "taches de mitsva". Et comme il est dit dans la guémara de Pessah 65b, il est digne de louanges pour les fils d’Aharon de marcher dans le sang jusqu’aux genoux. Début de Hachouké Hémed – Yirouvin. Et aussi, le Hatam Sofer a écrit dans ses hiddouchim sur Soukkot 36a : "Quand la couleur d’un étrog tourne au marron à force d’être utilisé, c’est une perfection pour lui" – MTs).
Masques à gaz
Q : Est-ce qu’un Talmid Hakham doit aller recevoir un masque à gaz, ou est-ce un "bitoul Thora" [une perte de temps préjudiciable à l’étude de la Thora] ?
R : Il doit y aller s’il y a une instruction de l’armée de s’équiper (Et j’ai entendu dire au nom du Rav Hayim (‘Grah’) Kanievsky : "Des masques ? C’est pour Pourim. Continuez d’étudier." – MTs).
Mélodie de la ‘Hatikva’
Q : N’est-ce pas regrettable que la mélodie de la ‘Hatikva’ ait été tirée en partie de la ‘Moldau’ de Smetana ?
R : Elle-même a été tirée d’une mélodie sépharade de Tolède pour la prière de la rosée, qui date d’il y a 600 ans. Ce n’est donc qu’un juste retour des choses.
La ceinture de sécurité en Judée-Samarie
Q : Est-il justifié, lorsqu’on voyage sur les routes de Judée-Samarie, de ne pas boucler sa ceinture de sécurité pour pouvoir réagir plus vite si (Dieu nous en préserve) on se trouve confronté à un risque mortel ?
R : Ce n’est pas justifié. Les risques liés aux accidents de la circulation sont beaucoup plus importants, et on va d’après la majorité. D'ailleurs même dans des évènements de ce type il peut y avoir un arrêt brusque.
Un cerf-volant au-dessus du Mont du Temple
Q : Est-il permis de faire voler un cerf-volant au-dessus du Mont du Temple ?
R : Non. 1/ C’est une atteinte à la crainte révérencielle du Sanctuaire. 2/ S’il est fait de métal rituellement impur, il a le statut de l’impureté du mort (Piské Techouva 561/28-29. Quest/Rép Or Létsion 3/30/4. Rav Yossef Chalom Éliachiv (‘Gricha’) dans Achré Ich 3/499 – MTs).
Place fixe à la synagogue
Q : Quelqu’un m’a pris ma place à la synagogue. Dois-je le faire se lever, ou prendre une autre place où je prie moins bien ?
R : Il est permis de le faire se lever, à condition que ce soit fait avec gentillesse (Quest/Rép Chéilat Chlomo 1/42 – MTs).
Les mitsvot
Q : Est-ce que les mitsvot ne sont qu’un moyen de connaître Hachem ?
R : Non. Elles sont elles-mêmes une connaissance d’Hachem, voir le début du Séfer Hatania.
Vélo au beit hamidrach
Q : Est-il permis d’introduire un vélo au beit hamidrach pour éviter qu’on le vole ?
R : A la synagogue non. Au beit hamidrach oui, si le propriétaire est un étudiant régulier, car c’est sa maison. Mais bien-entendu c’est le Roch Yéchiva qui fixe la règle (Ran, Méguila 28. Alénou Léchabéah – Chémot 575-576 – MTs).
Tunnels du Kotel
Q : Est-ce que les tunnels du Kotel n’ont pas le statut du Mont du Temple ?
R : Non. Quest/Rép de Rabbi David ben Chlomo Ibn Zimra (‘Radbaz’) (691, rapporté dans Chaaré Techouva 561/2. Quand on commença de creuser les tunnels du Kotel, le Rav Méïr Yéhouda Getz, rav du Kotel, s’adressa aux Grands d’Israël pour savoir s’il fallait rechercher les ustensiles du Temple. Notre maître le Rav Tsvi Yéhouda demanda qu’on s’en abstienne par ces mots : "Al téhatétou" ["Ne furetez pas"]. Rav Hakotel 306 – MTs).
Rabbi Nahman remonte de l’enfer
Q : Pourquoi ne pas faire le voyage d’Ouman, alors que Rabbi Nahman a promis à celui qui viendra sur sa tombe qu’il le remontera de l’enfer ? Cela vaut la peine !
R : Rabbi Nahman n’est pas plus grand qu’Avraham Avinou, et lui déjà nous a promis que "Pour le monde futur Avraham est assis à l’entrée de l’enfer et il ne laisse pas y entrer un homme circoncis d’Israël", comme il et dit : "Et il était assis à l’entrée de la tente" [Genèse 18/1] (Béréchit Rabba 48/8. Et le Hida a écrit qu’Acher fils de Jacob se tient à l’entrée e l’enfer et qu’il sauve tout celui qui connaît une michna. Midbar Kadmout 1ère partie 51 – MTs).
Le tombeau de l’Admour de Zvhil
Q : Est-ce exact que la prière sur le tombeau de l’Admour de Zvhil est une ségoula pour trouver son conjoint, pour retrouver la santé, et pour d’autres choses ?
R : C’est une nouvelle invention. Mais tous les tombeaux de tsadikim ont un niveau [de sainteté], et bien entendu la prière aussi a un niveau (On a demandé au Rav Yossef Chalom (‘Grich’) Éliachiv s’il valait mieux prier au Mur Occidental ou sur des tombeaux de tsadikim, car l’auteur de "Léchem chébo ahlama" rapporte au nom du Gaon de Vilna (‘Gra’) que la Présence divine réside sur les tombeaux des tsadikim, ce qui donne une raison très forte de prier sur les tombeaux des tsadikim. Et il a répondu : les tombeaux des tsadikim c’est "comme" la Présence divine, et le Mur Occidental c’est vraiment la Présence divine. Vayichma Moché 2/154-155 – MTs).
Ascétisme
Q : Le Rambam dit que l’ascétisme est un défaut, alors comment notre Maître [le Rav Kook] approuva-t-il la conduite du Nazir ?
R : Notre maître le Rav Kook était lui aussi un ascète. Dans le ‘Guide des Égarés’, on trouve une orientation vers l’ascétisme. C’est la [bonne] voie pour quelques-uns [mais pas pour la majorité]. Voir Messilat Yécharim, section sur la ‘périchout’ [‘abstinence’].
Avraham notre père – sépharade ou achkénase ?
Q : Est-ce qu’Avraham Avinou était sépharade ou achkénase ?
R : Il était au-dessus [des distinctions entre] sépharade, achkénase, yéménite ou éthiopien : juif ! ou : hébreu ! (Un jour l’Admour de Tsanz Klausenburger, Rabbi Yékoutiel Yéhouda Halberstam dit dans son cours à Bné Brak : "Je ne peux pas supporter qu’on marque une séparation entre Sépharades et Achkénases. Je dis qu’Avraham Avinou était sépharade, puisqu’il venait d’Aram Naharaïm !". Et il dit aussi : "J’aime tellement les Sépharades que dans une incarnation antérieure je devais être sépharade". Paroles de son fils l’Admour de Tsanz Klausenburger, Rabbi Chmouel David de Boro Park, New York, en visite chez le Rav Ovadia Yossef – MTs).
Entrer par erreur au Mont du Temple
Q : Je suis entré plusieurs fois au Mont du Temple avec un groupe de religieux, et par la suite j’ai appris que c’était un grave interdit. Je suis complètement abattu. Comment puis-je faire expiation.
R : Le Rav Ben Tsion Abba Chaoul a écrit qu’on peut rester éveillé pendant une nuit et étudier la Thora, c’est une expiation pour la peine de karet. Et chaque nuit fait expiation pour une transgression passible de karet. Quest/Rép Or Létsion 3/30/4.
Soldat au Mont du Temple
Q : Je suis soldat dans la Michmar Hagvoul, et souvent de garde au Mont du Temple. Est-ce permis ? De quoi faut-il se garder ?
R : C’est permis en tant que tâche d’importance vitale, comme tous les ordres militaires. Le Rav Ben Tsion Abba Chaoul a écrit : 1/ Si possible, se tremper au mikvé auparavant. 2/ Enlever tout objet ou vêtement non indispensable à cause de l’impureté qu’il porte, comme une montre ou un portefeuille, ou aussi un talit katan. 3/ À la fin de la mission, sortir aussi vite que possible, sans s’attarder un seul instant. 4/ Se raser les cheveux à cause de l’interdit d’une coiffure désordonnée – au moins une fois par semaine. Quest/Rép Or Létsion 3/30/4.
Collecteurs de tsédaka
Q : Faut-il donner la tsédaka à tous ceux qui collectent les dons ? Et au Mur Occidental ?
R : 90% sont des imposteurs, même au Mur Occidental. D’après le commissaire de police du Kotel qui les connaît personnellement, ils ramassent 7 000 shékels par jour, et ils viennent dans des voitures qui valent 300 000 shékels. C’est pourquoi on a tranché dans le Choulhan Aroukh (Yoré Déa 241/10 – MTs) qu’il ne faut pas donner à un pauvre sans avoir vérifié que c’est vraiment un pauvre. À moins qu’il ne soit affamé et qu’il réclame de la nourriture, car là c’est un besoin vital.
Soirées musicales
Q : J’ai entendu dire que certains interdisent les soirées où l’on chante et où on fait de la musique. Pourquoi ?
R : C’est en souvenir de la destruction [de Jérusalem]. Choulhan Aroukh Orah Hayim 560/3. Et même pour ceux qui permettent d’écouter de la musique, on peut le faire chez soi mais pas sous forme d'évènements grandioses avec vacarme et sonorisation. Et à plus forte raison si le public est mélangé et impudique. Piské Techouva ibid 12.
‘Néfilat Apaïm’ à Jérusalem
Q : Est-ce que la règle à Jérusalem, de faire ‘néfilat apaïm’ [reposer la tête dans son bras pendant la récitation du psaume de supplication] même en l’absence d’un séfer Thora, s’applique également dans la nouvelle ville de Jérusalem ?
R : Oui. Et c'est la même chose pour la bénédiction ‘Méein cheva’ [que le ministre officiant récite le vendredi soir après la prière collective – on la fait à Jérusalem même en l’absence d’un séfer Thora]. Olat Réaïa (1/302). Voir aussi Nétivot Israël 1/144 (et de même Louah Éretz Israël Tsom Guédalia. Séfer Éretz Israël 5/3. Et c'est aussi ce que m'a écrit le Rav Hayim Kaniewsky. Mais le Rav Chlomo Zalman ('Grachaz') Auerbach était d'avis que c'était seulement pour la Vieille Ville de Jérusalem. Yaalé Lo Yibol 1/96; Semah 298. Halikhot Chlomo 11/11; 14/6. Chmirat Chabbat Kéhilkhata 65 note 58. Et c'est ce que m'a écrit le Rav Avigdor Nivnatzel. Voir aussi Quest/Rép Techouvot Véhanhagot 4/41 – MTs).
Hertzel envoyé divin
Q : Un rav écrit que Hertzel était un envoyé divin, et l’autre qu’il était un envoyé du Satan, comment se faire une opinion ?
R : Si quelqu’un te dit de commettre une transgression c’est un envoyé du Satan, s’il te dit de faire une mitsva, c’est un envoyé divin. Puisque Hertzel a hissé le drapeau de la construction de l’État d’Israël, ce qui est une mitsva – voir Ramban, mitsvat assé 4 des compléments au Séfer Hamitsvot du Rambam, de ne pas laisser notre Terre sous la souveraineté d’autres que nous parmi les nations – alors oui, c’était un envoyé divin.
Un chef du gouvernement non-juif
Q : Si on élit un chef du gouvernement non-juif, est-ce que ce sera encore un état saint et le début de la Délivrance ?
R : Il ne faut pas perdre son temps à s’occuper de telles inanités. Incidemment, le Rambam a écrit que la raison de la fête de Hannouka est le retour de la souveraineté d’Israël pour 200 ans, et ce compte inclut le règne de Hérode, qui était un non-juif.
Le portes du Mont du Temple
Q : Est-il permis de s’approcher des portes du Mont du Temple ?
R : L’essentiel est de ne pas pénétrer à l’intérieur. Chaaré Techouva 561.
Sentiment de sécurité en Hachem
Q : Je dois accoucher et j’appréhende. Est-ce à dire que ma foi est défaillante parce-que je ne me repose pas sur Hachem ?
R : Il n’y a pas là de défaillance de la foi. Le sentiment de ‘bitahon’ [confiance en Hachem] ne consiste pas à croire que tout ira bien, mais que tout est dans la main d’Hachem; sauf si Hachem te l’a promis, et ici ce n’est pas le cas. Que Dieu te bénisse (Séfer Hamaspik Léovdé Hachem de Rabbénou Avraham ben Harambam, Chaar Habitahon – MTs).
Harédim et Nationaux
Q : Comment savoir qui dit la vérité, les Harédim qui s’opposent au retour à Sion ou le Mizrahi [sionisme religieux] qui est pour ?
R : Autrefois c’était une controverse. À présent on voit très clairement qui avait raison : l’exil [c.à.d. la communauté juive en exil] s’est démoli physiquement et spirituellement, et il continue de se démolir, alors que sur notre Terre tout va en se construisant (Le Rav Tsvi Schechter dans son livre ‘Néfech Harav’ p.87 rapporte que le Rav Yossef David (‘Grid’) Soloveitchik s’exprima en public contre l’acceptation de compensations financières de l’Allemagne, pour deux raisons : la première, pour que cela ne leur donne pas un sentiment d’expiation, comme s’ils étaient quittes de leur dette ; la seconde, parce-que l’état des Allemands a le statut d’Amalec, et qu’il nous est interdit d’accepter de lui quoi que ce soit. Mais par la suite il reconnut qu’il n’avait pas eu raison. Dans la Guémara Yoma 9b on apprend que parfois c’est Dieu qui tranche. On rapporte là-bas une discussion entre Rabbi Yohanan et Reich Lakich : – qui est préférable, le peuple d’Israël du Premier Temple ou le peuple d’Israël du Second Temple ? Rabbi Yohanan dit : – les premiers, et Reich Lakich dit : – les derniers. La Guémara dit : "La capitale l’a montré" – c’est-à-dire ‘le Sanctuaire’ (Rachi) ; car la ‘capitale’ revint aux premiers, mais non aux derniers. Parfois c’est l’histoire qui nous apporte la preuve. Avant la création de l’état, la ‘Agouda’ [mouvement harédi] s’opposa à l’édification de l’état, et le Mizrahi était pour. Le Rav Soloveitchik dit qu’Hachem [Lui-même] avait tranché que le Mizrahi avait raison. De même il dit que Hachem avait tranché que son opinion, qu’il ne fallait pas accepter de dédommagements des Allemands, n’était pas justifiée. Car autrement il aurait été impossible de construire l’état – MTs).
Notre maître le Rav Kook et les Harédim
Q : Si la voie de notre maître le Rav Kook est la bonne, comment se fait-il que les harédim ne la suivent pas ?
R : Ils ne l’ont pas étudiée en profondeur.
Enlever toutes les mezouzot en même temps
Q : Est-il permis d’enlever toutes les mezouzot en même temps pendant quelques jours, pour les envoyer à la vérification ?
R : Non. Pour habiter là, toutes les mezouzot doivent y être. Par conséquent, il faut enlever une mezouza pour la vérification et en mettre une neuve à la place, et ainsi de suite (Pit'hé Techouva Yoré Déa 285/1 – MTs).
Mezouza collée
Q : Est-il permis de fixer une mezouza avec de la colle et de faire la bénédiction normalement ?
R : Oui. Aroukh Hachoulhan 289/15. À condition que la fixation soit assez forte pour qu’elle ne tombe pas.
Un monde difficile
Q : Si Hachem peut tout, pourquoi nous a-t-il créé un monde si difficile et plein d’épreuves ?
R : Tout d’abord, le monde dans sa majorité est fait de bien et de bonheur. Guide des Égarés 3/12. Deuxièmement, les quelques malheurs qui nous atteignent sont une mise à l’épreuve pour que nous nous élevions vers l’adhésion à Dieu. Messilat Yécharim 1.
Il construit des mondes et il les détruit
Q : Le Saint-Béni-Soit-Il "construit des mondes et les détruit" [Kohélet Rabba 3]. Est-ce que ce sont des mondes tangibles ou des mondes spirituels ?
R : D’après le Harizal ce sont des mondes spirituels, et d’après notre maître le Rav Kook ce sont des mondes tangibles. Mais il n’y a pas de contradiction.
Étudier silencieusement
Q : Est-ce que celui qui étudie silencieusement, sans exprimer les mots de sa bouche, s’acquitte de la mitsva d’étudier la Thora ?
R : Le Baal Hatania écrit que, comme pour toute mitsva liée à la parole, il ne s'en acquitte que s’il entend les mots de sa bouche, selon le principe : "choméa kéoné" [‘entendre c’est comme répondre’]. Choulkhan Aroukh Hagraz Hilkhot Talmud Thora 2/12. Et certains ont dit que c’est valable aussi s’il entend les mots à partir d’un enregistrement, ou même d’une retransmission en direct. Piské Techouva 155 note 51. Mais cette opinion [concernant l'étude] est un ‘hiddouch’ [elle est originale] : de manière évidente il est quitte de son devoir [même sans parler] ; mais il est certain qu’il vaut mieux étudier à haute voix.
Q : Mais on ne dit pas la bénédiction de la Thora sur ce qui est pensé sans être dit ? Choulhan Aroukh Orah Hayim 47/4.
R : C’est parce-qu’il n’y a pas d’action. Mais c’est tout de même une étude. Même sans aller chercher le Gaon de Vilna [‘Gra’], qui dit qu’on dit la bénédiction même sur l’étude en silence. De toute façon, la mitsva est d’étudier, et même en silence on étudie. Et il est évident qu’il ne s’abstiendra pas d’étudier en silence là où il ne peut pas le faire à haute voix, par exemple s’il est en présence de quelque chose d'impudique. Piské Techouva 155/6 note 53. Ainsi ce sera permis dans une salle de bains, qui a le statut de pièce ‘intermédiaire’.
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