Thursday, September 12, 2013

OBAMA CE CRETIN QUI JOUE AU GOLF

Ce qui s'est passé au cours de ces derniers jours est lamentable, pourrait laisser penser que les Etats-Unis sont gouvernés par des disciples des Keystone Cops du temps du cinéma burlesque, et serait risible si ce n'était tragique.

Le 30 août, nous avions pu assister à un discours martial de John Kerry annonçant l'imminence d'une opération militaire contre le régime Assad, suivi d'une déclaration d'un Barack Obama, visiblement en phase dépressive, bredouillant qu'il n'avait pas pris de décision. Le lendemain, Barack Obama, visiblement ragaillardi, avait dit qu'il avait décidé d'agir, mais pas sans voir sa décision entérinée par le Congrès, et donc, pas tout de suite. Puis, après avoir dit qu'un danger imminent pesait sur les Etats-Unis, il était parti jouer au golf.

Le lendemain encore, John Kerry avait dû se rendre sur tous les plateaux de télévision pour manger son chapeau, et justifier la position d'Obama, qui contredisait totalement tout ce que lui, John Kerry, avait dit deux jours auparavant. Obama était ensuite parti au G20 retrouver son seul allié, le grand François Hollande que le socialisme a donné à la France. Son hôte, Vladimir Poutine, l'avait reçu avec le sourire narquois du joueur d'échec qui sent qu'il va gagner par échec et mat face à un amateur et, pour bien montrer la considération qu'il avait pour Kerry et Obama, les avait traités l'un et l'autre de menteurs.

Le dimanche au cours duquel Kerry avait été envoyé manger son chapeau à la télévision, Obama avait rencontré John McCain et Lindsey Graham pour s'assurer de leur soutien et, pensait-il, de celui d'autres Républicains. A son retour du G 20, il avait dû s'apercevoir que John McCain et Lindsey Graham n'avaient pas entraîné grand monde et qu'il devait s'attendre à une débâcle au Congrès et à une chute vertigineuse dans les sondages. Il a alors entamé une campagne intense pour faire basculer le Congrès et l'opinion, sans le moindre argument cohérent et crédible. Kerry, lui, a été envoyé à Paris montrer qu'il parlait français et que la France était un allié solide, sauf qu'en anglais, Laurent Fabius a dit aussitôt que la France attendait désormais le rapport des inspecteurs de l'ONU. De passage à Londres lundi, dans une conférence de presse, Kerry a glissé, après avoir énuméré la liste des pays qui soutenaient les Etats-Unis, parmi lesquels des puissances considérables telles que l'Albanie (impressionnant), et après avoir dit que l'intervention armée serait « incroyablement petite » (impressionnant, décidément) que si Assad abandonnait ses armes chimiques, les Etats Unis pourraient changer d'options, ajoutant aussitôt que jamais Assad n'abandonnerait ses armes chimiques.

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Comme on sait, Sergei Lavrov a dit aussitôt qu'Assad abandonnerait ses armes chimiques, ce que le ministre des affaires étrangères syrien, Walid Mouallem, a confirmé peu après. A treize heures cinquante, heure de Washington, la Maison Blanche publiait un communiqué disant qu'elle prenait acte de la proposition Lavrov, mais restait sceptique. Dix minutes plus tard suivait un autre communiqué d'où la notion de scepticisme avait disparu.

Peu de temps après, Susan Rice parlait à la télévision, lisant un discours préparé à l'avance, ne prenant aucun compte des propos de Kerry, de Lavrov et de Mouallem ou des communiqués de la Maison Blanche, et reprenant les propos de Kerry datant du 30 août. Susan Rice n'en était pas à cela près : c'est elle qui il y a un an, avait été chargée de mentir en direct sur le dossier Benghazi.

Puis, ce fut le tour d'Obama de parler, sur six chaînes différentes, sept minutes à chaque fois : pour dire que finalement, comme il ne pouvait pas obtenir un vote favorable du Congrès, il reportait le vote indéfiniment, et pour ajouter que l'idée de Lavrov, c'était son idée à lui, Barack Obama, et qu'il en avait parlé avec Poutine auparavant.

Mardi, les débats ont commencé au Congrès, et Kerry lui-même a parlé comme Susan Rice la veille et comme si Obama n'avait rien dit sur six chaînes de télévision. A vingt et une heure, heure de Washington, Obama a fait une déclaration solennelle en deux temps.

·                       Premier temps : les Etats-Unis doivent intervenir militairement en Syrie contre un dictateur abominable parce que mille quatre cent personnes ont été tuées par armes chimiques (les cent mille autres morts ayant été tués par armes conventionnelles ont été tués normalement, donc inutile d'en parler), et je demande au Congrès de voter en faveur d'une petite intervention, pas du tout destinée à renverser Assad.

·                       Deuxième temps : je retiens la proposition russe de demander à Assad d'abandonner ses armes chimiques, je confirme que, oui, je demande au Congrès de reporter le vote indéfiniment, je demande aussi à John Kerry d'aller rencontrer Sergei Lavrov à Genève pour discuter des modalités de l'abandon des armes chimiques par Assad, j'élabore une proposition de résolution qui sera présentée aux Nations Unies avec l'aval de la France, de la Russie et de la Chine.

·                       Et bien sûr, a souligné Obama, cela a toujours été mon idée, et j'en ai parlé la semaine dernière avec Poutine. Evident, non ?

Les scénaristes des films des Keystone Cops au temps du burlesque n'auraient pu imaginer un tel galimatias.

Les commentateurs français, aussi imperturbables et aussi comiques que Buster Keaton au temps de sa gloire, ont trouvé cela très sérieux et très cohérent. Ce sont de grands professionnels.

L'option la plus vraisemblable désormais est qu'il n'y aura pas d'intervention militaire contre le régime Assad.

Celui-ci pourra donner quelques armes chimiques dont il n'a, de toute façon, pas besoin pour l'emporter, et les confier aux Nations Unies, donc à personne. La Russie de Poutine sera le grand vainqueur de l'épisode. Assad sera vainqueur aussi. Derrière Assad, l'autre vainqueur sera Ali Khamenei à Téhéran, qui saura qu'il peut avancer vers l'arme atomique sans craindre le tigre en papier détrempé installé à la Maison Blanche. Les Etats-Unis et Obama seront plus méprisés que jamais dans le monde musulman, et le dégoût qu'Obama inspire déjà aux dirigeants Saoudiens sera décuplé. La défiance d'Israël envers Obama gagnera quelques degrés supplémentaires.

Une autre option serait qu'Obama finisse par intervenir quand même, sous la forme d'une intervention « incroyablement petite » destinée à faire pschitt. Assad ne donnerait pas ses armes chimiques. Le reste serait inchangé : Russie grand vainqueur, Assad vainqueur aussi, Ali Khamenei vainqueur dans l'ombre, Etats-Unis méprisés dans le monde musulman, dégoût envers Obama chez les Saoudiens, défiance envers Obama en Israël.

L'option la plus improbable, à écarter, serait une intervention à même de renverser Assad. L'option impensable serait une intervention contre le nucléaire iranien, qui constitue pourtant la vraie menace : pour Israël, pour les Saoudiens, pour le monde occidental tout entier.

Obama a été tenté de faire tomber Assad, sans le faire tomber directement, pour favoriser l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans et d'al Qaida. Puis il a eu peur face à Poutine et Khamenei. Il a voulu se défausser sur le Congrès. Il a donné des ordres contradictoires à Kerry et à Susan Rice. Il s'est contredit lui-même une centaine de fois. Il a parlé de danger extrême, puis il a minimisé. Il n'a pas parlé de l'Iran, puis il en a parlé, sur un mode verbal. Il n'a pas parlé d'Israël, puis il en parlé. Il cessera d'en parler demain, ou redira que le conflit israélo-palestinien est le nœud gordien des problèmes régionaux.

Obama fera peut-être pschitt, ou il ne fera pas pschitt, cela dépendra du sens du vent.

La Russie a toutes les opportunités pour devenir la puissance régionale majeure au Proche-Orient et pour s'appuyer sur un croissant chiite allant de Téhéran à Beyrouth, en passant par Damas et Bagdad. La doctrine Poutine a fait un grand pas en avant. Les projets d'Obama pour les Frères musulmans sont en lambeaux.

• Jamais dans l'histoire un Président des Etats Unis n'avait à ce point abaissé son propre pays.

• Jamais, depuis 1948, un Président des Etats-Unis n'avait placé Israël dans une situation si effroyable.

Obama est-il un crétin ou un salaud. Les deux à la fois, disais-je. Le côté crétin d'Obama, ces derniers jours, l'emporte nettement.

Nombre de gens diront encore que c'est un grand Président, je sais. Je vais leur faire plaisir : c'est effectivement un grand Président. Si on emplit sa tête de fromage blanc, on peut même dire que c'est un très grand Président, et on peut partir jouer au golf. En prenant la pose, comme Obama sur la photo.

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