Tuesday, February 4, 2014

LE MODERE ROUHANI A FAIT PENDRE UN POETE ET UN JOURNALISTE

Le poète Hashem Shaabani et le militant des Droits de l'homme Hadi Rashedi ont été pendus lundi dernier 27 janvier pour le crime de moharabeh : hostilité envers Dieu et menaces contre la sécurité de l'état.

Le président iranien modéré Hassan Rouhani a donné l'ordre de pendre les deux hommes avec un groupe de 6 personnes de la minorité ethnique arabisante des Ahvazis.

Selon le journaliste Amir Taheri qui a rapporté les pendaisons dans le quotidien Asharq al-Awsat, Shaabani, qui fut arrêté en 2011, a été torturé, menacé de viol, et des membres de sa famille ont été arrêtés pour qu'il « avoue » ses crimes.

Depuis sa prison, Shaabani écrit à sa famille qu'il ne peut plus ignorer les "crimes haineux contre les Ahvazis perpétrés par les autorités iraniennes, ainsi que les exécutions arbitraires et injustes."

Il ajoute : "J'ai tenté de défendre le droit légitime de chaque peuple, c'est à dire de vivre libre avec la jouissance de tous ses droits. Malgré toutes ces misères et ces tragédies, je n'ai jamais utilisé d'armes pour lutter contre ces crimes atroces, à part mon stylo."

Au moins 40 pendaisons sur les 2 premières semaines de janvier

Rouhani a présidé aux exécutions. Les experts des Nations unies ont déclaré que "au moins 40 personnes ont été pendues durant les deux premières semaines de janvier 2014."

En 2013, l'Iran a exécuté 625 personnes, dont 29 femmes et des prisonniers politiques. Plus de 250 de ces pendaisons ont été commises sous la présidence du modéré Hassan Rouhani.

Le rapporteur spécial des Nations unies pour les Droits de l'homme en Iran, Ahmed Shaheed, et un des experts des Nations unies, Christof Heyns, ont déploré l'augmentation des pendaisons depuis la nomination du nouveau président.

 "Il est très inquiétant que le gouvernement exécute des gens pour des crimes qui n'entrent pas dans la catégorie des 'crimes les plus sérieux' comme requis par les lois internationales, et de sérieux doutes existent quand aux conditions de leurs procès," a déclaré Heyns.

"Shaabani n'est pas le premier poète iranien exécuté par les mollahs. Le poète de gauche Sa'id Sultanpur fut appréhendé le jour de son mariage par les ordres de Khomeini puis tué dans une prison de Téhéran et Rahman Hatefi, qui écrivait sous le nom de plume Heydar Mehregan, a eu les veines tranchées jusqu'à ce qu'il se vide de tout son sang dans une prison d'Evin."

L'Iran est régulièrement accusé de discrimination systématique contre les autres ethnies du pays et les minorités religieuses, dont les arabes sunnites de la région d'Ahwaz, qui se déroulent toujours de la même façon : discrimination, absence de procès équitable, confessions forcées, torture, puis pendaisons et confiscations des biens.

"La pire période de meurtres s'est produite durant la présidence de Mohammad Khatami, où plus de 80 intellectuels furent exécutés », mais selon Hamid Yazdan Panah, avocat spécialisé dans le droit d'asile et l'immigration à San Francisco, « l'enthousiasme autour du président Rouhani est à la fois écœurant et frustrant, car rien n'a changé en Iran. Rouhani semble suivre le chemin du président Khatami en utilisant une rhétorique de changement pour prolonger la vie d'un régime qui se meurt »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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