Tuesday, April 2, 2013

LE QATAR CONTRE LA JUDAISATION DE JERUSALEM !!!

Le Qatar met la main sur la Ligue arabe et dénonce la judaïsation de Jérusalem
par Gerard Fredj
L'émir du Qatar a ouvert la dernière réunion de la Ligue arabe certes comme un hote bienveillant, mais surtout comme son nouveau patron.

Expédiant le protocole, il a vite fait de concentrer l'attention des pays représentés sur ses priorités: le soutien à la rébellion syrienne et aux palestiniens, à l'image du fond doté d'un milliard de dollars qu'il entend créer pour lutter contre ce qu'il qualifie de judaïsation de Jérusalem.

Personne n'a semblé surpris par le fait qu'en quelques années, assis sur des initiatives financières à la mesure de sa richesse, le Qatar a rapidement revendiqué le leadership qui était auparavant dévolu à l'Egypte, un leadership qui lui permet de redessiner les ambitions du monde arabe selon ses désirs.

Maniant la diplomatie du chéquier, le Qatar a renforcé son rôle d'intervenant majeur en Syrie, en Italie ou en France – rachat du PSG, des grands magasins du Printemps, création de fonds de soutien pour les banlieues ou d'investissement dans les PME.

Mais on s'inquiète surtout– comme discrètement en occident – de ses soutiens aux révoltes arabes.

Aujourd'hui, au Proche Orient, il est quasiment impossible d'échapper à l'empreinte du Qatar :
au Liban (où il a conduit une médiation entre les factions qui s'opposaient, permettant la mise en coupe réglée du gouvernement par le Hezbollah), amenant le gouvernement soudanais à signer la paix avec les rebelles du Darfour, jusqu'à l'ouverture d'une mission commerciale (de fait une mission diplomatique) israélienne à Doha – fermée lors de l'Opération Plomb Durci contre Gaza en 2008-2009.
Le Qatar c'est aussi Al Jazeera, un puissant réseau d'informations télévisées qui inonde les pays arabes et devrait prochainement couvrir les Etats-Unis.

Le Printemps arabe a ouvert la voie à la domination Qatari : l'Egypte, agitée de soubresauts politiques et économiques qui n'en finissent plus, a laissé béant le vacuum du leadership régional.
Au dernier sommet de la Ligue arabe, Mohamed Morsi, le Président égyptien, est aussi venu chercher l'aide économique dont il a besoin pour éviter la faillite du pays.

Aujourd'hui, rien ne se passe dans l'opposition syrienne sans le Qatar, qui a joué un rôle central dans la constitution d'une large coalition d'opposition à Bashar Al Assad et travaille aujourd'hui à l'obtention d'armes lourdes pour cette même opposition.
C'est d'ailleurs le Qatar qui a manœuvré pour que le siège de la Syrie, au sein de la Ligue arabe, soit finalement attribué à l'opposition syrienne.
Et pour armer l'opposition syrienne, les Etats-Unis passent par leurs alliés, la Turquie, l'Arabie saoudite et...le Qatar.

Mais on aurait tort de penser que l'émirat se contente d'être un relais de la politique américaine dans la région: il peut même la contrecarrer ou la défier si cela sert ses intérêts.

Le Qatar se sent aujourd'hui assez puissant pour n'avoir personne à attendre afin de définir des priorités ou une stratégie, un phénomène nouveau qui ouvre de nouvelles équations géostratégiques, que les américains notamment devraient réfléchir à cerner rapidement.

Ainsi en est-il de la proposition faite par le Sheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, présentée comme l'élément central du sommet de la Ligue arabe : un fonds d'un milliard de dollars – pour lequel l'émirat s'est engagé à verser le quart de la dotation – pour "défendre l'identité arabe et l'Histoire de Jérusalem" contre ce que l'émir a présenté comme "l'expansion de la présence israélienne dans les zones arabes traditionnelles" de la ville.

"Les droits des palestiniens et des arabes à Jérusalem ne sont pas négociables" a déclaré l'émir, enjoignant aux autres états arabes qui participaient au sommet de s'engager à verser les 750 millions de dollars manquants pour le fonds qu'il a proposé.

De telles initiatives sont de nature à renforcer l'influence du Qatar parmi les palestiniens – en montrant à Washington que les américains ne sont pas les seuls à pouvoir intervenir dans le conflit israélo-palestinien.

Après l'Opération militaire israélienne Pilier de Défense en novembre, le Sheikh Hamad bin Khalifa Al Thani s'était rendu à Gaza, promettant d'investir 00 millions de dollars dans la bande de Gaza – coupant ainsi l'herbe sous le pied à l'Iran, et marginalisant Mahmoud Abbas.

Face à la crise économique et l'Europe du sud, l'émirat a investi un milliard d'euros en Italie, puis en Grèce, pour "sauver les PME et l'artisanat local".
Pour le Qatar, le chéquier n'est qu'un outil de politique étrangère, et ça marche.

 

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