La question de l’infiltration de l’armée  belge par des éléments prônant un islam radical n’est pas nouvelle.
Déjà, en 2006, il avait été mis un terme la carrière  militaire d’un certain Abdel Rahman Ayachi, lequel souhaitait alors  intégrer une formation concernant le fonctionnement des radars utilisés par la  marine.
Fils du cheikh Bassam, le fondateur du Centre islamique  belge (CIB), ce dernier était pourtant connu pour ses activités dans les  milieux salafistes et négationnistes bruxellois.
En juin 2012, il a finalement été condamné par la  justice à 8 ans de prison pour avoir organisé des filières de recrutement pour  l’Irak et en Afghanistan.
Actuellement, il  ferait le coup de feu en Syrie, comme d’ailleurs 70 autres ressortissants  belges.
Ce cas n’est pas isolé et certains salafistes donc ont pu  échapper à la vigilance des recruteurs, lesquels ne sont pas toujours  responsables de cet état de fait, dans la mesure où, dans le lot,figurent également des convertis,  comme cette jeune femme contrôlée en février 2010 alors qu’elle portait  le niqab.
Les  policiers apprirent alors qu’elle était sous-lieutenant dans  l’armée belge.
Au total, il y aurait 16 soldats adeptes des thèses salafistes  dans les rangs de l’armée belge.
Le chiffre a été donné à  l’occasion lors d’une audition devant commission de la Défense,  tenue à huis clos le 20 mars, à la Chambre des députés.
Des militaires belges  en opération de déminage dans la région du Kunduz, en Afghanistan
Ont ainsi notamment été entendus le  chef de la Sûreté, Alain Winants, le directeur du service de renseignement de  l’armée (SGRS), le général Eddy Testelmans et le directeur des ressources  humaines de l’armée, le lieutenant général Philippe Grosdent.
Ainsi, selon La Libre  Belgique, il en est ressorti que l’armée belge n’est actuellement  pas en mesure d’écarter ses soldats ayant des opinions extrémistes.
“Le fait d’appartenir à un  mouvement salafiste ou radical ne constitue pas en soi une infraction.
La Constitution protège la liberté  d’opinion”, ont fait valoir les responsables des renseignements.
Mieux même : rien  ne peut leur interdire de s’engager pour les mêmes raisons.
Depuis  2010, seulement une douzaine de salafistes ont pu en être empêchés, non en  raison de leurs convictions extrémistes mais grâce à leur casier judiciaire.
Du coup, l’armée belge a recours à des expédients afin  d’éviter de possibles attaques internes.
Ainsi, les soldats connus pour leurs  sympathies salafistes ne peuvent pas prétendre à être envoyés en Afghanistan.
Cela a récemment été le cas pour  l’un d’entre eux.
“Aujourd’hui,  il n’y a aucune procédure, car il n’y a pas de base légale”, a commenté le député Georges Dallemagne, au  sujet de la mise à l’écart de ces soldats aux opinions radicales.
Et ce problème ne  concerne pas seulement les salafistes car il est aussi question des militaires  ayant des liens avec des groupuscules d’extrême-droite.
D’après le général Testelmans,  ils seraient 39 à être dans ce cas et mis sous  surveillance.
Cela étant, l’armée belge a pris  des mesures visant à renforcer le “screening”, c’est à dire  le tri des recrues potentielles.
Mais ce n’est pas encore suffisant  pour les députés belges.
“Ce screening systématique doit  être inscrit dans la loi car il vaut mieux écarter dès le départ des éléments  qui représentent une menace pour la Défense et la sécurité du pays”, a  confié Georges Dallemagne, à la Libre Belgique.
“Ensuite, je pense qu’il  faut aller plus loin et inscrire aussi dans la loi la possibilité  d’écarter des militaires déjà incorporés qui appartiennent à des  organisations considérées par la Sûreté de l’Etat comme dangereuses.
Il n’est pas question de garder  au sein de l’armée, envoyer en mission à l’étranger et apprendre le  maniement des armes à des éléments qui peuvent se révéler dangereux pour notre  pays”, a-t-il expliqué.
 








